vendredi 29 août 2014

sur le chemin de Stevenson

"Je ne voyage pas
 pour aller quelque part, 
mais pour voyager;
je voyage
 pour le plaisir du voyage. 
L'essentiel est de bouger;
d'éprouver d'un peu plus près
les nécessités et les aléas de la vie,


de quitter le lit douillet
de la civilisation, 
et de sentir sous ses pieds
le granit terrestre avec,
par endroits, le coupant du silex."
Stevenson



Nous quittons le doux canal du midi pour nous diriger vers le nord. Remonter n'est pas si facile car ça marque pour nous le retour vers la maison. 
Les visites encore une fois se succèdent. Nous voyons arriver nos copains venus de Toulouse, par la suite ce seront les parents de Charlotte puis Aurélie et Julie. 



Avant de nous lancer véritablement sur le chemin de Stevenson, nous décidons de vivre avec nos copains une nouvelle aventure forte. Du canyonning à Lamalou les bains suivi, s'il vous plait, par un saut d'un pont ! 
2 jours de belles sensations et de franche rigolade!!!
Nous vivons pleinement chaque moment que nous offre ce voyage. Petit à petit nous prenons conscience qu'il nous marquera à jamais et que nous aurons changé !



























Après cette belle aparté nous  nous remettons en route.
Depuis que nous avons emprunté une partie du Chemin de Saint Jacques et que nous avons eu le plaisir de ne plus nous poser de questions sur l'itinéraire, c'est tout naturellement que choisissons de continuer sur les GR de France. Les sentiers 
de Grande Randonnée sont un petit miracle pour les amoureux de la nature et de la randonnée. On ne peut plus se perdre! En plus de nous ramener à la maison, les  GR nous font presque systématiquement passer par de charmants petits villages de France. Ses chemins qui nervurent tout le territoire sont une aubaine!


















Le chemin de Stevenson va nous surprendre dans sa quasi totalité. Sur les routes que nous prenons le paysage est très changeant! En une journée (et c'est vrai!!!) nous avons parfois l'impression que voyager dans les 4 coins du monde tellement la couleur des roches, les dénivelés, et la flore peuvent changer! 
C'est un spectacle quotidien semé parfois d'embuches. 
Nous marchons donc quelques jours sur les plateaux du Larzac et les causses de la région, le soleil ne nous épargne pas, là haut il fait chaud! très chaud!!! Les sentiers sont caillouteux et les chemins dépourvus de fontaine ou de point d'eau.
Premier obstacle (qui valait la peine d'être surmonté): le cirque de Navacelle ! On ne peut pas passer à coté sans s'y arrêter. Ce cirque immense, particulièrement impressionnant de 350 mètres de profondeur est un défit à relever! Nous questionnons un peu les randonneurs, les locaux pour savoir si la descente sur le cirque est réalisable avec un âne et un petit poney. Réponses très partagées, certains disent que c'est trop dangereux, d'autres qu'il n'y a aucun problème: les loueurs d'âne eux même le proposent dans leur circuit. Bon ce sera à nous de nous faire un avis... C'est  parti!
C'est un petit sentier en lacet qui descend vers le cirque. Le sol est recouvert de cailloux coupants de type silex avec de temps en temps, à notre gauche une falaise et à notre droite un précipice. Oups! Charlotte n'est pas bien fière ! Les sacoches des animaux sont pleines (donc prennent de la place en largeur), le chemin lui est assez étroit, les pieds des loulous pas toujours sûrs et pour apporter une touche de piment supplémentaire, nous devons franchir des sortes de "grandes marches" naturelles (vraiment très grandes par rapport à notre petit, tout petit poney, bien courageux mais pas suicidaire!). Après quelques frayeurs nous arrivons en bas. Quelle récompense ! Nous découvrons une rivière translucide suivie d'une cascade. Bonheur!!!

































Il fait chaud!!!!!! n'est ce pas pépito!


















Nuit à la belle étoile!!!












en haut du mont lozère




















Puis, toujours sous une chaleur écrasante nous suivons les dénivelés et montons, descendons pour mieux monter puis redescendre..... Les montagnes des Cévennes sont remarquables. Ce qui nous a étonné le plus c'est cette absence d'habitants ! On s'est parfois vu marcher pendant 7h sans croiser une seule personne!
Le Mont Lozère, incroyable ascension de 1732 mètres sans rien, seulement nous, quelques randonneurs et des grandes pierres en granit pour nous guider vers la descente. C'est en bas, au Bleymard que nous rencontrons Olivier BARASCUDE qui gardera nos animaux pendant une semaine. Cet homme est un vrai passionné des chevaux. Tout au long de sa carrière, il a multiplié les idées audacieuses, les prouesses techniques et de voltiges aussi bien à cheval, qu'à dos de rêne ou de chameau.
Cette semaine de coupure nous l'avions prévue depuis longtemps. Nous retournons voir Marc et Myreille dans le Bearn pour accompagner une des 4 transhumances de la saison. 14 heures de marche dans les montagnes au rythme des 250 brebis et chèvres, des trois ânes, 5 labris (chien de berger des Pyrénées , 4 patous (chien gardiens de troupeaux des pyréenées)  et de 15 accompagnateurs comme nous. Nous rejoignons la ferme où Marc a fait pacager ses bêtes pendant quelques mois puis le troupeau descendra dans la vallée d'Aspe.

















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traite à la main, chacune son tour
















Après cette expérience dans les Pyrénées, nous continuons vers le Puy en Velay (le départ du chemin de Stevenson que nous avons pris à l'envers), nous profitons d'un lit chaud dans le refuge de "Notre Dame des Neiges" tenu par les moines trappistes, un petit passage tant attendu sur les plaines de l'Aubrac. Pépito notre âne "bulldozer" cassent les sacoches en entrant "délicatement" dans l'un des champs d'Aubrac. Nous les réparerons rapidement... Toujours sur la route nous partageons une nuit avec des sangliers un peu curieux et voilà que bientôt l'abbaye de Saint Michel au Puy en Velay pointe le bout de son nez... Nous sommes presque arrivées à la fin du chemin de Stevenson!